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18 juillet 2009

Domenico Beccafumi, 1486 - 1551

Paris, musée du Louvre, jursqu'au 21 septembre 2009.

beccafumi

    Cette exposition est organisée par le département des arts graphiques du musée du Louvre, et s'insère dans une programmation qui tend à faire découvrir au public des artistes maniéristes, c'est-à-dire ayant exercé au XVIème siècle, surtout en Italie, et ayant développé l'art de "la belle manière". Ce courant artistique est difficile à définir mais pour tenter de vous le décrire disons qu'il est caractérisé entre autre par l'utilisation du cangiantismo (c'est-à-dire le changement de couleur dans l'ombre ou dans la lumière comme par exemple une draperie verte devenant jaune sur les points lumineux), une déformation des corps qui deviennent plus allongés, la recherche de poses contournées, l'utilisation notamment de la forme serpentine (le corps en S donc, avec le contraposto c'est-à-dire une partie du corps tournée à gauche et l'autre vers la droite) ainsi que des composition souvent plus foisonnantes et tournoyantes (telle que celles de Vasari ou de Piero di Cosimo). Le maniérisme recherche l'artifice et surtout pas le naturel.

    Cette exposition s'intéresse plus particulièrement à Domenico Beccafumi, artiste siennois, actif durant les années 1510 à 1540. Elle regroupe ses dessins appartenant au Louvre, ainsi que certains autres dessins attribués à ses contemporains afin de montrer l'intéraction qui existe entre eux. En effet, l'exposition tend à montrer la circulation des idées, les différentes influences que les artistes subissent, et comment ils se tiennent au courant des innovations des autres y compris si ces artistes ne sont pas dans la même ville. Ainsi, bien que Sienne et Florence soit deux ennemis héréditaires en lutte constante, les idées artistiques passent de l'une à l'autre sans aucun problème. C'est comme cela que Beccafumi s'approprie par exemple le modèle créé par Fra Bartolomeo, artiste florentin, de la conversation sacrée avec la Vierge à l'Enfant au centre et des saints de part et d'autres, le tout dans une composition pyramidal. Mais, si l'artiste, comme tous les autres, tire parti de l'art de ses contemporains, s'inspire de leur technique ou reprend leurs idées de composition, il ne les copie pas. Il se les approprie, les transforme en les adaptant à ses propres caractéristiques de dessin et de style.

    L'exposition s'intéresse aussi à sa rivalité avec le Sodoma (dont le surnom est assez transparent...) autre artiste siennois. Une part importante de l'exposition est aussi consacrée à ses dessins de préparation pour sa dernière et plus grande commande, qu'il ne finira pas, le décor du sol de la cathédrale de Sienne en mosaïque.

    Cette petite exposition (deux salles dans l'aile Denon, 1er étage) est très intéressante et permet de faire découvrir un artiste peu connu du grand public, de même qu'un art, le dessin, qui ne déplace pas les foules. Cela est fort dommage car le dessin permet de voir les étapes de création des oeuvres et de voir vraiment le geste de l'artiste ce qui n'est pas le cas dans la peinture. Beccafumi a ainsi la particularité de construire les reliefs et les contours de ses figures par la lumière, comme s'ils sortaient de l'ombre et donc de créer une sorte de sfumato, un art beaucoup plus doux. Les oeuvres sont très bien mises en valeur, éclairées, dans une salle placée dans la pénombre, sur des tables relevées, comme celles utilisées en art plastique, ce qui permet de ne pas avoir à se pencher dessus. De plus, la muséographie prend le parti d'être la plus didactique possible aussi chaque oeuvre a un cartel complet avec quelques explications sur le dessin exposé et bien sûr des explications plus générales pour chaque sous partie de l'exposition.

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