Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Marie se cultive...
Marie se cultive...
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
4 novembre 2009

L'âge d'or hollandais : de Rembrandt à Vermeer

Paris, pinacothèque, jusqu'au 7 février.

age_d_or_hollandais

La lettre d'amour, Vermeer

L'exposition de la pinacothèque ou comment faire du fric sans aucune idée mais avec un bon coup de pub!

La preuve est fait qu'avec un bon service de communication, un titre accrocheur et un lieu prestigieux il n'est pas besoin d'une bonne exposition pour faire du chiffre (entrées et argent). Alors pourquoi ce jugement?

Tout d'abord, à l'annonce du titre on s'attend à voir pleuvoir les chefs-d'oeuvre. Or il n'y a qu'un seul Vermeer (pourtant bien mis en évidence dans le titre) une dizaine de Rembrandt (alors que le premier texte de l'exposition annonce qu'elle va mettre l'accent sur cet artiste...), et quelques Franz Hals. Après il n'y a que des peintres mineurs ou en tout cas inconnus du grand public (ce qui ne veut pas dire qu'ils soient inintéressants). Première supercherie donc.

Ensuite, lorsque l'on parcours l'exposition on a tout simplement l'impression que tout cela n'est fait que de bric et de broc. Cela s'explique par le fait que la Pinacothèque n'est pas un musée, elle n'a pas de collection permanente : les oeuvres qu'elle expose sont des fonds prêtés par des institutions, en l'occurence le Rijksmuseum d'Amsterdam. Du coup, on leur livre une collection déjà constituée et on leur dit : "débrouillez-vous avec ça". On a donc l'impression que les pauvres commissaires d'exposition ont tenté de trouver des thèmes qui pourraient permettre de réunir de manière plus ou moins cohérente les différents tableaux et de donner l'impression d'un semblant de fil conducteur. Ce qui n'est pas réussi ; ça ne colle pas un seul instant. Les textes sensés expliciter ou présenter chaque partie/thème sont creux, pour la moitié peu en rapport avec les oeuvres présentées et ils donnent parfois l'impression qu'on a juste ouvert un livre d'histoire, puisqu'en fait ils racontent surtout le contexte de création des oeuvres, l'histoire des Pays-Bas au XVII ème siècle. Sans compter que ces textes sont trop longs et très mal placés dans le parcours : parfois ils sont au début de la section (normal) mais, placés dans le passage, ils bloquent la progression (d'autant plus qu'ils sont longs), ou alors ils sont carrément à la fin de la section : !!!???.

Ensuite, la muséographie est complètement ratée. Non seulement à cause de ces textes, mais aussi parce que l'on parcourt l'exposition à la queue leu-leu. Alors certes on ne fait pas la queue longtemps dehors (justement on ferait mieux d'attendre un peu plus dehors, au moins il y aurait moins de monde à l'intérieur) mais on la fait à l'intérieur car il y a trop de monde et que les oeuvres ne sont disposées la plupart du temps que sur un pan de mur ou alors dans des salles souvent trop petites. De plus, on est plongés dans le noir dès l'entrée, les oeuvres seules étant éclairées, ce qui est loin d'être agréable. Bref on a hâte de sortir de là est quand c'est fait on se dit que c'est du beau gâchis!

Aucun souci pédagogique, muséographie inexistante ou alors ratée, il semble décidément que les établissements gérés par Culture espace (aussi gérant du musée Jacquemart-André...) ne sont pas de qualité. Le fait de ne pas disposer de collections qui lui sont propres, mais seulement de loger des collections prééxistantes qu'on leur laisse pour quelques mois explique sans doute en partie le manque de connaissance évidente : le personnel de la Pinacothèque n'a pas forcément le temps de faire un travail scientifique très poussé. Cependant pour ce qui est de la muséographie ils n'ont aucune excuse, ils devraient justement se rattraper là-dessus.

Enfin, je n'ai pas particulièrement été touchée par le contenu même de l'exposition, les oeuvres, je suis particulièrement déçue du peu d'oeuvres de Vermeer, peintre dont nous n'avons que très peu d'oeuvres en France (elles se comptent sur les doigts de la main) et cette exposition aurait pu représenter l'occasion de faire découvrir son art. Cependant, bien qu'une seule oeuvre soit présente dans cette exposition, c'est, à mon avis, le seul atout de celle-ci car cette oeuvre est vraiment magistrale. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si c'est La lettre d'amour de Vermeer qui a été choisie pour l'affiche de l'exposition.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité