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Marie se cultive...
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10 avril 2009

Filippo et Filippino Lippi, la Renaissance à Prato

Paris, musée du Luxembourg, jusqu'au 2 août.

_vierge_de_la_ceinture_lippi

L'exposition sur les Lippi, père et fils, nous donne à voir des oeuvres, principalement issues du musée de Prato, qui n'ont jamais étaient exposées en France, c'est donc une occasion unique qui s'offre à vous.

Prato est une ville qui se situe tout près de Florence et qui a connu un essor économique important aux XIV ème et XV ème siècles, ce qui permit à des artistes de recevoir de nombreuses commandes. Filippo Lippi, le père (vers 1406-1469) et Filippino, le fils (vers 1457-1504) furent actifs à Prato durant le XV ème siècle. Le père eut une existance assez dépravée et ce n'est que grâce à Cosme de Médicis qu'il échappa à la justice pour avoir eu un enfant, Filippino, avec une religieuse.

Leurs oeuvres, bien que différents, se prolongent l'un l'autre, le style du père étant plus "archaïque" que celui du fils et ce dernier annonçant, au tournant du siècle, l'avènement de la "maniera". Cette exposition est particulièrement intéressante parce quelle nous montre la Rennaissance sous un autre angle que celui auquel nous sommes habitués. En effet, elle ne s'intéresse pas aux grands centres culturels classiques et nous montre donc la pénétration de l'esprit de la Renaissance partout en Italie, y compris dans les villes plus modestes que ne le sont Rome ou Florence. Les oeuvres des Lippi frappent surtout par l'intensité et la beauté de leurs couleurs, mais aussi, du moins en  début d'exposition et donc au début de la production de Filippo, par l'importance accordée au fond d'or, reliquat du Moyen-âge et de l'art byzantin. C'est ce qui me fait parler d'"archaïsme", mais ceci n'empêche pas les oeuvres d'être superbes : l'une d'elle utilise l'or pour l'auréole de la Vierge et le fond, en nous montrant un travail magnifique sur la matière, rendant l'auréole resplendissante et imitant un tissu tissé de fil d'or pour le fond.

Les oeuvres sont de plus très bien exposées, dans des salles relativement spacieuses (en tout cas à la fin) mais plusieurs points noirs se dégagent. Tout d'abord, une fois de plus, l'obscurité qui règne dans les salles d'exposition bien que les oeuvres soient, elles, très bien éclairées et mises en valeur. De plus, là encore trop de monde devant les oeuvres obligeant à attendre son tour pour pouvoir les approcher. Toutefois, cela est surtout vrai pour la première partie de l'exposition, une sorte de grand couloir donc assez étroit à la différence des salles suivantes où il est beaucoup aisé de se déplacer. Enfin je regrette le relatif manque d'information : il y a peu de choses à lire et donc il est nécessaire pour profiter pleinement de l'exposition, à mon avis, de prendre un audioguide. Le problème c'est que l'entrée étant déjà à 9 euros (et encore en tarif réduit) il faut en plus payer 4,5 euros pour les audio-guides. Je ne comprend toujours pas pourquoi les musées s'acharnent à faire payer aussi chers les audio-guides et ainsi à en priver une grande partie du public surtout que leur matériel est largement amorcé (je ne parle pas des audio-guides ipod de certains musées). Enfin, pour un tel prix l'exposition mériterait d'être plus longue : elle ne comporte que 3 salles, et c'est bien dommage ; on aimerait avoir de telles oeuvres sous les yeux bien plus lontemps.

Malgré tout, cette exposition contient des oeuvres magnifiques dont c'est peut être l'unique exposition en France et je vous conseille donc de vous y rendre, avec un audio guide si vous en avez les moyens... 

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Commentaires
T
Pas besoin d'audio-guide avec toi ! Bravo.
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